Iran : le candidat modéré Hassan Rohani remporte la présidentielle dès le premier tour
latribune.fr | 15/06/2013, 12:03 - 596 mots
Le candidat modéré et réformateur Hassan Rohani obtient la majorité dès le premier tour de l'élection présidentielles en Iran, avec 50,68% des voix. Durant sa campagne, il a défendu la nécessité de reprendre une dialogue avec l'Occident, pour assouplir les sanctions internationales qui ont plongé le pays dans une grave crise économique.
Le modéré Hassan Rohani a remporté le premier tour de l'élection présidentielle en Iran, avec 50,68%, des voix et une large avance sur ses adversaires conservateurs, selon le ministère iranien de l'Intérieur.
Cette victoire du candidat soutenu par les courants modéré et réformateur, et qui met un terme à huit de gouvernement conservateur, ne devrait pas pour autant entraîné une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei.
Grave crise économique
Cette élection intervenait sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et quatre ans après la victoire contestée dans la rue du conservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Hassan Rohani, 64 ans, est un proche de l'ancien président Akbar Hachémi-Rafsandjani. Il devance largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili.
Aucune irrégularité n'a été constatée, selon les autorités
Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution, qui supervise le scrutin. Représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, M. Rohani a bénéficié du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui du chef des réformateurs Mohammad Khatami.
Il prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, pour alléger les sanctions, des négociations qu'il avait dirigées entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami (1997-2005). Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran.
Une inflation de 30% et une dépréciation du rial de 70%
"Le peuple a créé l'épopée", lance Jam-e Jam en saluant un vote massif, alors que le journal réformateur Arman salue ce peuple qui a "fait son travail". M. Rohani a remercié ses partisans pour "cette participation et l'unité (des réformateurs et modérés qui) aidera l'Iran à prendre une nouvelle voie". Les six candidats avaient demandé à leurs partisans d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels.
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le 1er tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des candidats réformateurs malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, et des semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives. La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
Pour le camp réformateur, l'enjeu du scrutin de vendredi était de mobiliser ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Pour les conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
Israël et les Etats-Unis ne s'attendent pas un changement de la politique iranienne
Mais la majorité des électeurs partageait la même préoccupation: la crise économique qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.
Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire. De plus, M. Rohani, s'il est élu, devra également composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire. Israël, l'autre ennemi juré de l'Iran, et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne.
Cette victoire du candidat soutenu par les courants modéré et réformateur, et qui met un terme à huit de gouvernement conservateur, ne devrait pas pour autant entraîné une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei.
Grave crise économique
Cette élection intervenait sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et quatre ans après la victoire contestée dans la rue du conservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Hassan Rohani, 64 ans, est un proche de l'ancien président Akbar Hachémi-Rafsandjani. Il devance largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili.
Aucune irrégularité n'a été constatée, selon les autorités
Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution, qui supervise le scrutin. Représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, M. Rohani a bénéficié du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui du chef des réformateurs Mohammad Khatami.
Il prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, pour alléger les sanctions, des négociations qu'il avait dirigées entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami (1997-2005). Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran.
Une inflation de 30% et une dépréciation du rial de 70%
"Le peuple a créé l'épopée", lance Jam-e Jam en saluant un vote massif, alors que le journal réformateur Arman salue ce peuple qui a "fait son travail". M. Rohani a remercié ses partisans pour "cette participation et l'unité (des réformateurs et modérés qui) aidera l'Iran à prendre une nouvelle voie". Les six candidats avaient demandé à leurs partisans d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels.
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le 1er tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des candidats réformateurs malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, et des semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives. La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
Pour le camp réformateur, l'enjeu du scrutin de vendredi était de mobiliser ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Pour les conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
Israël et les Etats-Unis ne s'attendent pas un changement de la politique iranienne
Mais la majorité des électeurs partageait la même préoccupation: la crise économique qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.
Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire. De plus, M. Rohani, s'il est élu, devra également composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire. Israël, l'autre ennemi juré de l'Iran, et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne.
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