Elections en Iran : les six finalistes
Les six candidats à la présidence. ((Photos Reuters))
Portraits Après des désistements, ils ne sont plus que six à briguer la succession de Mahmoud Ahmadinejad vendredi, dont un seul modéré.
Libération
La présidentielle en Iran se tient ce vendredi. Avec le retrait de l’unique candidat réformateur à la présidentielle, Mohammad Reza Aref, et de son adversaire conservateur Gholam Ali Hadad Adel, ils ne sont plus que six à briguer la succession de Mahmoud Ahmadinejad, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat consécutif.
Le benjamin des candidats (47 ans) est aussi le favori des inconditionnels du guide suprême Ali Khamenei. Jalili est en effet le candidat le plus proche de l’ayatollah – censé demeurer au-dessus des luttes partisanes – dont il est le représentant direct pour les négociations internationales sur le programme nucléaire iranien. Son intransigeance face aux grandes puissances lui garantit le soutien des ultra-conservateurs, sa relation avec le guide celui de la mouvance «principaliste», composée de militaires et religieux attachés à l’autorité absolue de Khamenei.
Le principal handicap de cet homme discret et effacé est précisément sa stature internationale : il est plus connu à l’étranger que dans son propre pays. Les médias iraniens ont longtemps ignoré ce diplomate originaire de Mashhad, dans le nord-est du pays, qui a perdu sa jambe droite à la guerre contre l’Irak en 1987. Depuis l’annonce de sa candidature, son équipe de campagne a tenté de le rendre plus visible en lui créant un compte Twitter, ainsi que sur Instagram... Deux réseaux officiellement bloqués en Iran.
Ali Akbar Velayati, le partisan du compromis avec l’Occident
Si Jalili est le candidat de l’intransigeance, Velayati représente l’homme du compromis avec les puissances occidentales. A 67 ans, ce pédiatre, formé aux Etats-Unis, a une longue expérience des affaires gouvernementales, puisqu’il a passé plus de seize ans (1981-1997) à la tête du ministère des Affaires étrangères.
Devenu conseiller pour les affaires internationales auprès de Khamenei – dont il est proche – Velayati s’impose comme le principal détracteur de son adversaire Saïd Jalili, critiquant son intransigeance face aux grandes puissances sur le dossier du nucléaire. Velayati prône un changement de diplomatie afin de réduire les sanctions internationales qui pèsent sur le pays.
Mohammad Bagher Ghalibaf, le policier qui veut devenir Président
A 51 ans, Mohammad Bagher Ghalibaf a déjà porté de nombreuses casquettes. Il a été gardien de la révolution, puis chef de la police nationale avant de s’imposer comme maire de Téhéran en 2005, après son élimination au premier tour de l’élection présidentielle de la même année.
Une fois installé à la mairie, il n’a de cesse de faire oublier son passé policier au profit d’une image de technocrate moderne et efficace. Il lance de grands travaux pour améliorer cette métropole de 12 millions d’habitants, construisant espaces verts, autoroutes et lignes de métro. Au bout de huit ans, il aborde aujourd’hui les élections présidentielles en se prévalant d’un bilan positif et d’une grande popularité dans la capitale.
Avec la défection de Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani, religieux de 64 ans, devient le chef de file des courants modérés et réformateurs. Proche de l’ancien président réformateur Akbar Hachémi Rafsandjani, Rohani est connu pour avoir dirigé les négociations nucléaires avec l’Occident jusqu’en 2005, et avoir obtenu, en 2003, une suspension temporaire de l’enrichissement de l’uranium – un compromis considéré comme une «trahison» par les conservateurs.
Seul candidat à être issu du clergé – il a effectué sa formation théologique à Qom et à Téhéran – Rohani peut séduire non seulement les déçus de l’ère Ahmadinejad, mais aussi les électeurs désireux de voir s’apaiser les tensions internationales autour de l’Iran. Il bénéficie en outre de soutiens de poids pour le scrutin : les anciens présidents réformateurs Mohammad Khatami et Akbar Hachémi Rafsandjani ont appelé à voter pour lui vendredi.
Ancien ministre du Pétrole et candidat modéré, Mohammad Gharazi, 72 ans, continue la course à la présidentielle malgré son manque d’atouts : il n’a ni notoriété, ni, selon ses propres dires, «argent, porte-parole, structure de campagne».
Retiré de la vie politique depuis des années, il a axé sa campagne sur la lutte contre l’inflation, préoccupation majeure de la population. Cet ingénieur en informatique de formation est le seul candidat à avoir fait partie, sous le régime du Shah, de l’Organisation des moudjahidins du peuple iranien. Il a dû quitter l’Iran en 1976, rejoignant l’ayatollah Khomeini en exil à Neauphle-le-Château.
Moshen Rezaïe, en course pour la troisième fois
Ancien chef des Gardiens de la révolution, Moshen Rezaïe, 58 ans, n’en est pas à sa première campagne présidentielle : il s’est déjà présenté en 2005 (pour se désister deux jours avant le scrutin), et en 2009, où il a obtenu 1,7% des voix. Rezaïe est par ailleurs docteur en économie et chef d’entreprise.
(Photos Reuters)
Les favoris
Côté conservateur
Saïd Jalili, le chouchou du guide suprêmeLe benjamin des candidats (47 ans) est aussi le favori des inconditionnels du guide suprême Ali Khamenei. Jalili est en effet le candidat le plus proche de l’ayatollah – censé demeurer au-dessus des luttes partisanes – dont il est le représentant direct pour les négociations internationales sur le programme nucléaire iranien. Son intransigeance face aux grandes puissances lui garantit le soutien des ultra-conservateurs, sa relation avec le guide celui de la mouvance «principaliste», composée de militaires et religieux attachés à l’autorité absolue de Khamenei.
Le principal handicap de cet homme discret et effacé est précisément sa stature internationale : il est plus connu à l’étranger que dans son propre pays. Les médias iraniens ont longtemps ignoré ce diplomate originaire de Mashhad, dans le nord-est du pays, qui a perdu sa jambe droite à la guerre contre l’Irak en 1987. Depuis l’annonce de sa candidature, son équipe de campagne a tenté de le rendre plus visible en lui créant un compte Twitter, ainsi que sur Instagram... Deux réseaux officiellement bloqués en Iran.
Ali Akbar Velayati, le partisan du compromis avec l’Occident
Si Jalili est le candidat de l’intransigeance, Velayati représente l’homme du compromis avec les puissances occidentales. A 67 ans, ce pédiatre, formé aux Etats-Unis, a une longue expérience des affaires gouvernementales, puisqu’il a passé plus de seize ans (1981-1997) à la tête du ministère des Affaires étrangères.
Devenu conseiller pour les affaires internationales auprès de Khamenei – dont il est proche – Velayati s’impose comme le principal détracteur de son adversaire Saïd Jalili, critiquant son intransigeance face aux grandes puissances sur le dossier du nucléaire. Velayati prône un changement de diplomatie afin de réduire les sanctions internationales qui pèsent sur le pays.
Mohammad Bagher Ghalibaf, le policier qui veut devenir Président
A 51 ans, Mohammad Bagher Ghalibaf a déjà porté de nombreuses casquettes. Il a été gardien de la révolution, puis chef de la police nationale avant de s’imposer comme maire de Téhéran en 2005, après son élimination au premier tour de l’élection présidentielle de la même année.
Une fois installé à la mairie, il n’a de cesse de faire oublier son passé policier au profit d’une image de technocrate moderne et efficace. Il lance de grands travaux pour améliorer cette métropole de 12 millions d’habitants, construisant espaces verts, autoroutes et lignes de métro. Au bout de huit ans, il aborde aujourd’hui les élections présidentielles en se prévalant d’un bilan positif et d’une grande popularité dans la capitale.
Côté modéré
Hassan Rohani, le seul espoir des modérés et réformateursAvec la défection de Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani, religieux de 64 ans, devient le chef de file des courants modérés et réformateurs. Proche de l’ancien président réformateur Akbar Hachémi Rafsandjani, Rohani est connu pour avoir dirigé les négociations nucléaires avec l’Occident jusqu’en 2005, et avoir obtenu, en 2003, une suspension temporaire de l’enrichissement de l’uranium – un compromis considéré comme une «trahison» par les conservateurs.
Seul candidat à être issu du clergé – il a effectué sa formation théologique à Qom et à Téhéran – Rohani peut séduire non seulement les déçus de l’ère Ahmadinejad, mais aussi les électeurs désireux de voir s’apaiser les tensions internationales autour de l’Iran. Il bénéficie en outre de soutiens de poids pour le scrutin : les anciens présidents réformateurs Mohammad Khatami et Akbar Hachémi Rafsandjani ont appelé à voter pour lui vendredi.
Les figurants
Seyed Mohammad Gharazi, candidat pour la formeAncien ministre du Pétrole et candidat modéré, Mohammad Gharazi, 72 ans, continue la course à la présidentielle malgré son manque d’atouts : il n’a ni notoriété, ni, selon ses propres dires, «argent, porte-parole, structure de campagne».
Retiré de la vie politique depuis des années, il a axé sa campagne sur la lutte contre l’inflation, préoccupation majeure de la population. Cet ingénieur en informatique de formation est le seul candidat à avoir fait partie, sous le régime du Shah, de l’Organisation des moudjahidins du peuple iranien. Il a dû quitter l’Iran en 1976, rejoignant l’ayatollah Khomeini en exil à Neauphle-le-Château.
Moshen Rezaïe, en course pour la troisième fois
Ancien chef des Gardiens de la révolution, Moshen Rezaïe, 58 ans, n’en est pas à sa première campagne présidentielle : il s’est déjà présenté en 2005 (pour se désister deux jours avant le scrutin), et en 2009, où il a obtenu 1,7% des voix. Rezaïe est par ailleurs docteur en économie et chef d’entreprise.
(Photos Reuters)
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