vendredi 14 juin 2013

CHRONOLOGIE -

CHRONOLOGIE - Retour sur les grandes dates de l'histoire politique de l'Iran, qui s'apprête, ce vendredi, à désigner son nouveau président.

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- 1977: Les manifestations d'étudiants se multiplient à l'université de Téhéran. Certains intellectuels réclament au chah d'Iran, Mohammad Reza Pahlavi, la libéralisation politique. Celui qui s'est autoproclamé «roi des rois» est au pouvoir depuis 1941, quand il a succédé à son père. La monarchie, officiellement régime constitutionnel, est devenue de plus en plus autoritaire.
- 1978: Des rassemblements de soutien à l'ayatollah Ruhollah Khomeyni ont lieu à Qom. Ce leader de l'opposition religieuse, arrêté en 1963 pour avoir notamment dénoncé la subordination du chah aux puissances étrangères, part en exil en Turquie, puis en Irak. Il passe cette année-là plusieurs mois à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. Peu à peu, la contestation gagne tout l'Iran, elle est réprimée dans le sang. Khomeyni lance un appel à la révolte contre le pouvoir en place.



1979: Après des mois de manifestations, le chah quitte l'Iran et se réfugie en Égypte. L'ayatollah Khomeyni, exilé en France, retourne en Iran où il mène une insurrection. La même année, l'ayatollah devient le guide suprême de la révolution. Le 1er avril, la République islamique d'Iran est proclamée.


En novembre, pour protester contre la décision des États-Unis d'accueillir le chah sur le sol américain, 400 étudiants s'attaquent à l'ambassade américaine de Téhéran et retiennent une soixantaine de personnes en otages. L'Administration Jimmy Carter rompt ses relations avec l'Iran. L'occupation et la prise d'otages à l'ambassade américaine dure jusqu'en janvier 1981.
1980: L'Irak de Saddam Hussein envahit l'Iran, justifiant cet acte par la succession d'incidents le long de la frontière entre les deux pays. Mais Saddam Hussein veut surtout contenir l'influence de l'ayatollah Khomeyni sur les chiites irakiens. Les Iraniens offrent toutefois une défense plus tenace que ce que n'avait imaginé le dirigeant irakien


1981: Ali Khamenei , l'une des principales figures de la révolution de 1979 derrière Khomeyni, est le premier religieux à être élu président de la République islamique.
1988: L'Irak et l'Iran parviennent à un cessez-le feu, après une guerre qui a fait un million de morts.
1989: L'ayatollah Khomeyni meurt en juin. Ali Khamenei, élu par l'Assemblée des experts (collège de 80 religieux) lui succède en temps que «guide de la révolution», fonction qu'il occupe toujours aujourd'hui.
Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, en 1996
Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, en 1996 Crédits photo :
En juillet, le conservateur modéré Ali Akbar Hachemi Rafsandjani est élu président de la République.
- 1995 : Les États-Unis présidés par Bill Clinton imposent un embargo commercial et financier à l'Iran, accusé de soutenir le terrorisme et de vouloir acquérir l'arme nucléaire. Washington accuse notamment l'Iran d'être derrière l'attentat de 1993 contre le World Trade Center (6 morts et 1000 blessés).
- 1997: Le réformateur Mohammad Khatami est élu président de la République. Il sera réélu en 2001. Sa politique d'ouverture de la société et des institutions est toutefois freinée par l'ayatollah Khamenei.
- 2002: George W. Bush, lors de son discours sur l'état de l'Union, désigne l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord comme appartenant à l'«axe du Mal».
- 2003: L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) affirme avoir découvert sur le site de Natanz des taux d'uranium enrichi supérieurs aux normes civiles. L'Allemagne, la France, et la Grande-Bretagne proposent des négociations et obtiennent de Téhéran l'application du protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP), qui permet des inspections inopinées de l'AIEA. Les pays occidentaux craignent en effet que l'Iran cherche à se doter de la bombe atomique, sous couvert d'un programme nucléaire civil.
Mahmoud Ahmadinejad, tout juste élu en 2005.
Mahmoud Ahmadinejad, tout juste élu en 2005. Crédits photo :
- 2005: Mahmoud Ahmadinejad, ancien maire de Téhéran, s'appuyant sur une campagne populiste, gagne la présidentielle de juin face à l'ancien président Hachemi Rafsandjani, avec 61,7% des voix.
- 2006: Ahmadinejad annonce que «l'Iran a rejoint les pays nucléaires» avec l'enrichissement d'uranium. Il avertit qu'il suspendra sa coopération avec l'AIEA si son pays est soumis à des sanctions. En mai, Washington propose de participer directement aux négociations sur le nucléaire iranien aux côtés des Européens, à condition que Téhéran suspende son enrichissement de l'uranium. Ce dernier accepte de négocier, mais sans condition préalable. Un dialogue de sourds qui perdure, depuis.
En décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU décide d'imposer des sanctions à l'Iran.
- 2007: Le régime islamique, qui ne répond pas aux exigences occidentales de suspendre son enrichissement d'uranium, est soumis à une nouvelle série de sanctions, par le Conseil de sécurité de l'ONU et Washington.
- 2008: En février, l'AIEA expose dans le détail des éléments pouvant indiquer que le programme nucléaire iranien a «une possible dimension militaire».
- 2009: Mir Hossein Moussavi, principal rival d'Ahmadinejad à la présidentielle, suscite l'enthousiasme des foules.
Mahmoud Ahmadinejad remporte toutefois le scrutin en juin (63% des voix, dès le premier tour). Les accusations de fraudes se multiplient. Les partisans de Moussavi descendent dans la rue, alors que le guide suprême lui-même confirme la victoire d'Ahmadinejad et ordonne la fin des manifestations.
» Ali Khamenei, l'énigme iranienne
Ces rassemblements marquent le début de la «Révolution verte». Face à son ampleur, les autorités interdisent les manifestations qui sont violemment réprimées par la police et les milices (bassidjis). Au moins 20 personnes sont tuées et 2000 interpellées.
» Moussavi, leader inattendu de la contestation en Iran
En juillet, une universitaire française, Clotilde Reiss, est arrêtée, soupçonnée d'espionnage. Elle comparaît le 8 août et est libérée sous caution une semaine plus tard et hébergée à l'ambassade de France. Elle rentre en France en mai 2010.
2010: En juin, le Conseil de sécurité inflige de nouvelles sanctions à l'Iran, pour la quatrième fois depuis 2006.
2011: Dans un rapport publié en novembre, l'AIEA évoque un catalogue d'éléments, selon elle «crédibles», semblant indiquer que l'Iran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003 et peut-être après.
2013: Interrompues depuis juin 2012, les négociations sur le programme nucléaire iranien reprennent entre Téhéran et les grandes puissances, en février, sans donner de résultat.
Le pays se prépare à une nouvelle présidentielle, qui a lieu le 14 juin. Le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a déjà enchaîné deux mandats et ne peut donc plus se présenter.

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