vendredi 14 juin 2013

Après une campagne verrouillée, 50 millions d'Iraniens se rendent aux urnes

Après une campagne verrouillée, 50 millions d'Iraniens se rendent aux urnes

Le Monde.fr avec AFP et Reuters| • Mis à jour le
 
Malgré une campagne électorale peu animée, les Iraniens semblent s'être déplacés en nombre pour le premier tour de l'élection présidentielle.
Malgré une campagne électorale peu animée, les Iraniens semblent s'être déplacés en nombre pour le premier tour de l'élection présidentielle. | AP/Vahid Salemi

En Iran, le ministère de l'intérieur a fait état d'une forte participation au premier tour de l'élection présidentielle qui s'est ouverte vendredi et qui doit désigner un successeur à Mahmoud Ahmadinejad.

Malgré une morne campagne électorale, les Iraniens semblent s'être déplacés en nombre, si bien que le ministère de l'intérieur a prolongé de deux heures, puis d'une heure supplémentaire, l'ouverture des bureaux de vote pour permettre au plus grand nombre d'électeurs de s'exprimer. Les bureaux de vote fermeront à 20 heures.
Selon le préfet de Téhéran, la participation pourrait atteindre 70 % dans sa province, où elle est traditionnellement plus faible qu'au niveau national. En 2009, elle avait officiellement atteint 85 %.
DE LONGUES FILES D'ATTENTE
Les files d'attente étaient plus longues que lors de la précédente élection, en 2009 : dans une mosquée de l'est de la ville, où résident surtout des employés des administrations, "les gens faisaient la queue avant même l'ouverture", selon le responsable du scrutin, Hassan Naderi.
A l'ambassade d'Iran à Paris, la participation semblait faible en milieu de matinée, en nette baisse par rapport à 2009. "J'ai voté parce que je suis persuadé que ça ne change pas si on ne fait rien. Le boycott aurait été efficace si l'État avait été démocratique. Cela ne veut pas dire donner de la légitimité à ce régime", explique par exemple A., ingénieur de 32 ans.
Quelque 50 millions de personnes sont appelées aux urnes, dont 1,6 million voteront pour la première fois. Toutefois, le résultat affectera peu la politique étrangère et nucléaire de l'Iran, qui obéit avant tout aux choix de l'ayatollah Ali Khamenei, le "Guide suprême" de la Révolution islamique.

Ali Khamenei a appelé vendredi à une large participation à ce scrutin, disant se "moquer" des remarques américaines, notamment tenues par le secrétaire d'Etat, John Kerry, selon lesquelles la crédibilité de l'élection est douteuse.
DES CONSERVATEURS DISPERSÉS
Les conservateurs semblaient assurés de remporter l'élection il y a quelques semaines, mais leur dispersion entre cinq candidats pourrait favoriser les desseins du religieux Hassan Rohani, seul modéré en lice, et conduire à la tenue d'un second tour dans une semaine.
Le camp réformateur a suivi sans grand intérêt une campagne relativement atone, dont les règles ont été durcies par les autorités, manifestement par crainte de troubles semblables à ceux de juin 2009.

"Je ne suis pas encore sûre de voter", explique Mahnaz, une électrice de Téhéran. "Je me souviens de ce qui s'est passé il y a quatre ans et ça me met en colère. Mais je pense aussi qu'il est important de voter. Si je décide de le faire, je voterai pour Rohani car c'est le seul modéré."
Parmi les cinq candidats conservateurs, qui ont tous exprimé une allégeance inconditionnelle à Ali Khamenei, trois ont des chances de l'emporter ou d'accéder au second tour : Saïd Jalili, négociateur en chef sur la question nucléaire et candidat le plus en vue de son camp, Mohammad Baqer Qalibaf, maire de Téhéran, et Ali Akbar Velayati, ancien ministre des affaires étrangères.

DES RÉSULTATS QUI POURRAIENT ÊTRE ANNONCÉS SAMEDI
Les premiers résultats pourraient être annoncés samedi par le ministère de l'intérieur. Le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de superviser le scrutin, a prévenu que "personne n'a le droit de se déclarer vainqueur avant".
En 2009, le réformateur Mir Hossein Moussavi avait annoncé sa victoire peu après le scrutin, avant que M. Ahmadinejad ne fût déclaré officiellement vainqueur. Un second tour aura lieu le 21 juin si aucun des six candidats n'obtient plus de 50 % des voix.
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