dimanche 7 mars 2010

ایران وزلزله


Téhéran et sa tour Milad - Creative Commons : Matthias Blume
Depuis dix ans, la sismologie est devenue la plus importante des disciplines, sur les plans tant socioéconomique que politique. Le nombre terrible de 250 000 victimes en Haïti, pour un seul soubresaut de la planète, souligne la nécessité de reconnaître la toute-puissance de la nature et l’extrême instabilité de la croûte terrestre. D'un autre côté, les Chiliens, touchés par un tremblement de terre de plus grande magnitude, ont démontré leur relative capacité de survie. Le temps n’est plus aux articles de presse aux titres ennuyeux sur la force du séisme et son probable épicentre. Il est maintenant possible d’étudier avec précision et même de prévoir les effets des soulèvements de la terre, ainsi que d’établir une série de graphes d’intersection qui permettent de les mesurer au regard de la démographie, du niveau de revenus et de la vitalité des institutions démocratiques.
On commence à remarquer que la probabilité de mourir lors d’un séisme ou de se retrouver complètement démuni après dépend autant de la société dans laquelle on vit que de la proximité d’une faille géologique. The New York Times a publié récemment un article prédisant un désastre dans plusieurs grandes villes. Il y est question des millions d’habitants de mégalopoles aux logements mal construits, comme Istanbul (Turquie), Karachi (Pakistan), Katmandou (Népal) ou Lima (Pérou), très exposées aux tremblements de terre et qui risquent fort de se transformer en champs d’extermination. Les instruments de telles calamités seraient ce que Roger Bilham, professeur de sismologie àl’université du Colorado, appelle "une arme de destruction massive méconnue : le logement." "A Téhéran, la capitale iranienne", a calculé M. Bilham, "un séisme d’une intensité comparable à celui qui a dévasté Haïti pourrait tuer 1 million de personnes." Les géologues supplient depuis longtemps le gouvernement iranien d’envisager un déplacement de la capitale, non protégée et décrépite, ou au moins d'une partie de sa population, en prévision de l’inévitable désastre [les autorités iraniennes se sont penchées sur la question fin 2009, envisageant un déplacement de la capitale d'ici à 2025].
Mais le régime iranien a de toutes autres priorités en tête. Il ne ménage pas ses efforts pour protéger non pas son peuple contre les séismes mais lui-même contre son peuple. Je me souviens de ce jour où, il y a quelques années, j’étais coincé dans l’un de ces embouteillages monstres de Téhéran. Une horrible pensée m’a traversé l’esprit : "Et si un énorme tremblement de terre survenait justement maintenant ?” Que se passerait-il, si une secousse géante se produisait la nuit, quand tous les habitants dorment chez eux, dans des immeubles qui ne sont conformes à aucune réglementation ni aucun code de construction ? Qu’adviendrait-il des installations nucléaires secrètes, aussi bien en surface que souterraines ? Mais aussi, que penseraient les survivants quand ils verraient les ruines (peut-être irradiées) autour d’eux et qu’ils se rendraient compte du peu de cas que leurs dirigeants faisaient de leurs vies ?
Une telle situation serait incommensurablement pire que les conséquences d’une intervention visant à mettre fin au programme nucléaire iranien. Si un régime irrationnel et corrompu faisait délibérément traîner en longueur les négociations sur son armement, il serait de notre devoir d’êtres humains et de celui de notre diplomatie d’avertir le peuple iranien des raisons artificielles qui font que les conséquences d’une catastrophe naturelle pourraient être, chez eux, monstrueusement amplifiées. Cela, ainsi que la proposition d’aide immédiate pour la prévention antisismique – que nous avons améliorée grâce à notre expérience en Californie – ne relève de rien d’autre que de la responsabilité morale. Conjugué aux répercussions transfrontalières d’un séisme et à des installations nucléaires secrètes mal entretenues, cela nous amène également au fait que l’avenir de l’Iran n’est pas que l'affaire interne du régime.4 commentaire(s)

IRAN
Le danger vient d'ailleurs Ajouter un commentaire
03.03.2010  Christopher Hitchens  Slate
Téhéran, la capitale iranienne, est mal préparée à un éventuel tremblement de terre majeur, malgré les mises en garde des sismologues. Les conséquences d'une catastrophe naturelle pourraient être aggravées par l'incompétence des dirigeants et le manque de transparence des installations nucléaires. Lire tout l'article
vos commentaires [4]
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durandal c'est toujours mieux de commenter juste...
04.03.2010 - 22:28
c'est toujours mieux de commenter juste que de publier des articles faux.Ce n'est pas près d'un million de morts qu'il y aurait en cas de séisme, mais près de 700 000 selon les experts.Ensuite, que l'Iran ait des installations nucléaires ou pas, c'est pas ça qui empêchera la terre de trembler si la terre doit trembler. C'est incontrôlable..Ce qui est contrôlable, c'est ce qui est du ressort de l'humain, des sanctions économiques ou financières par exemple. Ainsi l'embargo contre l'Iraq a fait plus d'un million de morts, et là (contrairement à un séisme) c'est contrôlable...A Haiti, la terre a tremblé, c'est incontrôlable. Et ya pas d'installations nulcéaires.En France, un incident dans une centrale nucléaire est possible, menaçant la vie des habitants. Est-ce une raison pour dénucléariser le territoire français (y compris par la force?).C'est peut-être parce qu' "on est des humains, et pour le bien du peuple irakien" qu'on a laissé un embargo faire plus d'un millions de victimes (alors que c'était... évitable).Je ne suis pas iranien, mon gouvernement est le gouvernement français, mais je n'aime pas le mensonge ; et jusqu'à preuve du contraire les patrouilles de la bien-pensance rôdent davantage dans les articles (qui donnent toujours le même son de cloche) que dans les commentaires à contre-courant...

morichard ...et revoilà la brigade du Net
04.03.2010 - 12:03
Bravo, vous avez fort bien commenté ce dangereux article qui risque de déstabiliser votre immaculé gouvernement. Retournez patrouiller maintenant, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles, le web est un endroit plus sûr grâce à vous.

Je suis surpris de lire cet
04.03.2010 - 11:09
Je suis surpris de lire cet article. J'ai eu la chance d'être aller plusieurs fois a Téhéran, et toutes les nouvelles constructions sont anti sismique. Résisteraient elles a un seismes équivalant a celui du chili ou même d'haiti je en sais pas, mais on peut se poser la même question pour le sud de la France qui lui aussi est une zone à risque

durandal Le prétexte de la géologie ...
03.03.2010 - 12:22
"Une telle situation serait incommensurablement pire que les conséquences d’une intervention visant à mettre fin au programme nucléaire iranien." si on y réfléchit bien, si une centrale nucléaire française explosait, ça pourrait en faire des dégâts, faut-il pour autant que les usa nous envahissent pour notre plus grand bien ? ... Et puis, l'embargo décidé contre l'Irak avait plus d'un million de morts en son temps."Qu’adviendrait-il des installations nucléaires secrètes, aussi bien en surface que souterraines ?" on entendrait presque la pensée secrète de l'auteur: "chouette...""Il ne ménage pas ses efforts pour protéger non pas son peuple contre les séismes mais lui-même contre son peuple. "je vois pas le régime utiliser un missile sol-air contre sa population, il cherche surtout à se doter de forces défensives face aux ennemis du pays."il serait de notre devoir d’êtres humains et de celui de notre diplomatie d’avertir le peuple iranien " bien sûr... c'est uniquement en raison des risques sismiques, et pour le bien du peuple iranien, que l'on souhaite "intervenir" en Iran, Israël n'y est bien sûr pour rien.


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